Lundi 14 octobre, s'est tenue la 16ème édition de la dictée d'ELA en France. 2500 établissements scolaires ont participé dont les CM1 et CM2 de Saint Louis.
L'association ELA (Association Européenne contre les Leucodystrophies) a été fondée en 1992 et est parrainée par Zinédine Zidane.
Le texte de la dictée, ayant pour titre "la trouille" a été réalisé par Nicolas Mathieu, écrivain ayant obtenu le prix Goncourt 2018.
A cette occasion, tous les CM1 et CM2 de l'école se sont rendus en salle de conférence afin de visionner dans un premier temps une vidéo expliquant l'association ELA puis pour réaliser dans un deuxième temps la dictée. Les élèves ont copié qu'une partie du texte. Le voici dans sa globalité.
Merci à tous les élèves d'avoir participé !
La trouille
Quand j’étais môme, je détestais les jeudis, parce que le jeudi, c’était le jour de la dictée. Dans ce temps-là, j’allais dans une école de garçons avec un marronnier au milieu de la cour et pas une seule fille, ce qui ne nous dérangeait pas tellement. En tout cas, le jeudi, à peine j’étais levé que je pensais déjà à la dictée. J’avais du mal à boire mon chocolat, j’avais du mal à avaler mes tartines. Tout était difficile. Je pensais au COD, à l’auxiliaire avoir, au participe passé, à la note qui dégringole, en rouge, dans la marge. Ça tombe très vite une note, c’est à peine croyable.
Et puis j’enfilais mes baskets et je partais pour l’école. Avec mes copains, Alex et Simon, on se retrouvait chaque matin devant la boulangerie. Et une fois réunis, on se mettait à cavaler et je me disais: si je tiens bon jusqu’à l’école sans m’arrêter, j’aurai la moyenne. Si j’accélère dans la côte, j’aurai 14. Si je saute au-dessus du banc, j’aurai peut-être 16. Et à force d’espérer, j’oubliais d’avoir la trouille. Bon, à la fin, je faisais toujours des tas de fautes, du rouge partout, et ma mère disait à mon père, il ne saura jamais écrire cet enfant.
Quand j’étais môme, je détestais les jeudis, parce que le jeudi, c’était le jour de la dictée. Dans ce temps-là, j’allais dans une école de garçons avec un marronnier au milieu de la cour et pas une seule fille, ce qui ne nous dérangeait pas tellement. En tout cas, le jeudi, à peine j’étais levé que je pensais déjà à la dictée. J’avais du mal à boire mon chocolat, j’avais du mal à avaler mes tartines. Tout était difficile. Je pensais au COD, à l’auxiliaire avoir, au participe passé, à la note qui dégringole, en rouge, dans la marge. Ça tombe très vite une note, c’est à peine croyable.
Et puis j’enfilais mes baskets et je partais pour l’école. Avec mes copains, Alex et Simon, on se retrouvait chaque matin devant la boulangerie. Et une fois réunis, on se mettait à cavaler et je me disais: si je tiens bon jusqu’à l’école sans m’arrêter, j’aurai la moyenne. Si j’accélère dans la côte, j’aurai 14. Si je saute au-dessus du banc, j’aurai peut-être 16. Et à force d’espérer, j’oubliais d’avoir la trouille. Bon, à la fin, je faisais toujours des tas de fautes, du rouge partout, et ma mère disait à mon père, il ne saura jamais écrire cet enfant.
Mais toutes ces années, j’ai mis mes baskets et je me suis battu contre cette maladie des dictées. Aujourd’hui, je sais que ce n’était pas si terrible. D’autres enfants ont des problèmes plus graves. Je pense aux enfants d’ELA. C’est pour eux qu’il faut courir à présent, tenter le zéro faute, et espérer sans fin.
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